Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
discretement
29 avril 2006

envol

medium_oiseaux.2




Texte écrit l'année dernière ( pour en finir avec les naissances)

« Le rôle d’une mère est d’être là pour être quittée »

On a beau le savoir et en être « théoriquement » convaincue,

 Quand ce moment arrive,

Devant l’indépendance croissante de nos enfants,

Leur curiosité pour le monde, l’autre, l’ailleurs,

Leur soif de faire des découvertes, sans nous,

Leur désir de s’extraire de ce cocon devenu étouffant,

De sauter, enfin, sur ce tremplin disposé pour eux,

 

On (je) ne peut s’empêcher d’éprouver

Une joie et une fierté singulières

Mêlées d’une inévitable amertume.

« Mes Bébés ont grandi »

 

Rien ne prépare les filles à devenir des mères

 

.Soutenue par une psychanalyse

Que j’avais entrepris un plus tôt

J’ai attendu mon premier enfant.

 Avec une anxiété juste supportable

Il a quitté mon ventre

Comme un boulet de canon,

Pressé de venir voir le monde.

Il m’a fait mère et m’a plongé

 Dans un abîme de perplexité.

.

 

J’ai pris le temps de le regarder,

De l’admirer, de me fondre dans son odeur,

De réaliser que ce petit

Bout d’homme venait de moi.

Ses traits si semblables à

 Ceux de son grand père paternel

Le reliait à une autre famille

Et ça me rassurait.

Je me suis laissée guidée par lui

J’ai appris les gestes qui soignent,

Protègent, cajolent

Les mots qui soulagent, apaisent

 Mais aussi contiennent

Les histoires qui questionnent

Parlent du rêve et du possible infini

 

Je l’ai vu grandir,

Se risquer, résolu, à faire ses premiers pas.

Je me suis étonnée de ses premiers mots.

Souri de ses « Non » qui voulaient dire « Oui »

J’ai attendu avec patience et quelques fois, sans,

Que ses tempêtes se calment,

Autant que lui, j’ai pris plaisir

Dans nos « baisers de paix »

Qui nous réconciliaient dans la tendresse.

J’ai admiré son courage, bien plus fort que le mien ;

Quand il est entré pour la première fois en maternelle

Déterminé et sans hésitation,

Alors que je cachais mes larmes

Son regard semblait me soutenir et me dire :

« T’inquiète pas je suis prêt »

J’ai hésité à faire de lui un grand frère

Un amour si fou, si passionné,

Pouvait-il être partagé ?

 

Quand ma toute belle, ma toute douce,

 Est arrivée, calmement, doucement,

Sans me bousculer, j’ai su que je m’étais trompée.

J’ai replongé avec bonheur

Dans cette douce folie d’aimer.

Elle est née « coiffée »

Signe de chance m’a-t-on assuré.

Avec une tranquille assurance et une volonté farouche

Proche de ce grand frère qui lui ouvrait la voie

Elle a tracé son propre sillon

Mais sans jamais le confondre avec le sien.

Créative, déterminée, difficile à retenir,

Elle est passée par-dessus les obstacles

Me surprenant encore et encore.

 

 Vous avez toujours eu l’un pour l’autre

Un immense respect et je crois

Une sorte d’admiration réciproque

Etrange mélange chez l’un et l’autre

De sensibilité et d’intelligence,

De tolérance, d’humanité

Et d’humour.

 

Aujourd’hui vous êtes loin !

Vos rires, vos moqueries rieuses,

Devant mes erreurs, mes hésitations,

Mes oublis, ma sollicitude et

Mon éternelle angoisse de mère

Se font plus rares.

Je sais que je ne sais pas qui vous êtes

Que vous continuerez encore à m’étonner

Je voudrais vous savoir heureux et vous dire

Que vous êtes ce que j’ai réussi de mieux !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Quel cadeau !<br /> Merci tant de fois pour ce texte direct et beau, et qui me bouleverse. <br /> J'ai aussi le sentiment que ma propre mère aurait aimé écrire cela. <br /> Bref, j'en profite pour vous adresser tous mes voeux pour cette nouvelle année : qu'elle ouvre de nouvelles joies, qu'elle panse des blessures, qu'elle accompagne votre propre chemin avec générosité et bienveillance.
C
Admirablement bien écrit, touchant et sincère...<br /> Je suis fière de cette femme que je découvre.<br /> De nature discrète et effacée, elle cache en faite des profondeurs de tendresse, d'amour, de respect... Affectueusement et tendrement
C
je préfère pas m'avancer... je dirais des betises, je ne connais que le nom, pas les écrits.
T
Comme tout ce qu'a ecrit Lacan, ça merite debat !!!<br /> Et si la psychanalyse etait plus vivante, plus humaine, voire chaleureuse ?
C
c'est tout réflechi... c'est bien sa maladie...<br /> j'aimerais bien que ça ne devienne pas la mienne...<br /> je ne crois pas que ce soit une définition universelle... c'est un point de vue de médecin...<br /> ma mère me rappelle la votre dans une de vos notes... elle cherche à tout prix à plaire à la sienne, à obtenir son approbation... et nous devons nous plier à son désir pour servir à plaire... je n'aime pas ça...
discretement
Publicité
discretement
Archives
Derniers commentaires
Publicité