phobie
Fin de dimanche venteux, tranquille et décontracté.
J’ai traîné toute la journée en pyjama, admiré par la fenêtre les nuages qui faisaient la course dans le ciel, un peu de bricolage facile, un peu de repassage, un peu de lecture, un peu d’ordi et puis le coin de la cheminée…
Finalement, un dimanche de paresse comme je les aime, sans rien d’urgent à faire, sans obligation, sans coup de fil dérangeant.
Peut être que je deviens de plus en plus phobique socialement et l’excuse du travail avec toutes les rencontres obligées, n’est qu’une justification trompeuse.
Je n’ai jamais aimé les rassemblements, la foule, les dîners à plus de quatre où je ne sais pas quoi dire. Le plus souvent j’écoute.
Timidité ? Manque d’assurance ?
Quand il le faut, je me force à prendre la parole.
Il m’est cependant nécessaire de préparer ce que j’ai à dire, sans quoi, j’oublie les mots, je bafouille, je m’écoute parler et je me juge pitoyable.
Il y a quelques années, j’ai dû participer à un colloque en tant qu’intervenante.
Trois mois avant, c’était déjà la panique, avec son cortège de maux somatiques dès que j’y pensais : sueurs froides, tremblement, insomnie…
Je suis allée voir un psychiatre spécialisé dans l’hypnose.
« Trop résistante » m’a-t-il dit « l’hypnose ne fonctionne pas sur vous »
Il m’a accompagnée jusqu’à la date fatidique sans véritable soulagement.
J’en voulais à mon directeur qui m’obligeait à faire cette intervention, devenais de plus en plus nerveuse et irascible.
Je n’ai pas pu y échapper.
Je me souviens avoir essayer des techniques de relaxation, des respirations amples …
L’angoisse était de plus en plus paralysante.
Au pied de l’estrade, en désespoir de cause, j’ai avalé vite fait un xanax.
J’avais l’impression que tous les regards étaient pointés sur moi et voyaient mon geste furtif.
Evidemment, je m’en suis tirée sans trop de dommage, ai été écoutée et même applaudie…
Mais je me suis bien jurée de ne jamais recommencer.
Rien que d’écrire ce souvenir j’ai le palpitant qui s’agite.
Phobique je vous dis…