Ecrire encore ?
Je consacre de moins en moins de temps à ce blog.
Je déserte aussi la télé, le jardin, les magasins.
Ma journée finie, je suis vidée et n’aspire qu’à retrouver mon lit.
Finalement, je suis très douée pour trouver des détours et ne pas penser.
Dans le moment, je me lance à corps perdu dans des Sudoku, avec une conscience claire de ce temps perdu à des petits plaisirs futiles et inutiles, de ceux qui occupent tellement bien la tête.
Evidemment, mes nuits sont agitées, habitées de toutes ces questions non résolues coté travail ou famille.
Ecrire encore ? Pour qui, pour quoi ?
Ecrire m’oblige à marquer un arrêt, à me distancer, à prendre le temps de penser.
Est-ce que ça soigne ?
Celui qui écrit ?
Celui qui lit ?
Ce qui me pousse à écrire, c’est ce qui me travaille, ce qui m’a fait mal : mal existentiel, mal transmis.
Il y a quelque chose qui a transfusé de la souffrance de mes parents, qui m’a aussi fait souffrir, dont j’ai voulu témoigner, écrire les évènements pour m’en séparer.
Désormais, cette histoire a été réécrite déformée comme il se doit, par ma réalité subjective.
Il y a sans doute d’autres pages à écrire mais je ne ressens plus cette urgence pressente qui m’a poussée à ouvrir ce carnet.
Je suis comme dans un entre deux.
Je pense à ce que je pourrais écrire et une petite voix me dit « à quoi bon ? »
L’histoire n’est pas finie, mais qui ça intéresse encore ?
« On peut comparer l’acte d’écriture à un avortement.
C’est tuer quelque chose pour continuer à vivre. » (Martin Winkler)
L’avortement a été raté….