Premier jour de vacances.
Premier jour de vacances.
Le soleil, encore une fois, joue à cache- cache avec les
nuages. Ceux ci s’en sortent largement gagnant.
Pleine d’énergie en début de
matinée, je dresse des plans achats/ bricolage.
Les rêves pas chers, en feuilletant des catalogues
spécialisés, ça me connait.
Entre la salle de bain, dont
il faudrait optimiser le minuscule espace, le plan de travail de la cuisine qui
est bon à changer, les plafonds à repeindre, les manques de rangement dans la
chambre…
Je suis fatiguée avant de commencer
quoi que ce soit.
En définitive,
Je suis allée voir ma sœur
Ketty, me suis occupée de coco, le mainate, qu’elle a désormais définitivement
en héritage. Elle s’est attachée à lui, lui parle, et imagine qu’il a des
capacités d’empathie vis-à-vis d’elle.
Elle lui change son eau
(quand elle est bien disposée), lui donne à boire, mais il ne faut pas compter
sur elle pour nettoyer sa cage.
Elle est actuellement dans sa
phase dépense, mais sans trop d’excès.
Elle a aussi finalement hérité des expressions
de ma mère (mêmes phrases, même intonation de voix), de sa chaleur (dans les
bonnes périodes), de sa tendresse. L’identification à ma mère est telle chez
elle, que j’ai quelques fois la fugace impression
qu’elles sont l’une et l’autre confondues. Ca me trouble et m’enchante à la
fois.
Je suis également passée dans
la maison de mes parents, caresser les chats qui sont toujours sur leur
territoire.
Punaise, ça fait plus de six
mois qu’ils sont dans cette maison vide…
Je suis ensuite allée rendre
visite mon père à la maison de retraite.
Un accordéoniste et une
chanteuse animaient la pause café, pour la grande joie de mon père et des
autres résidents.
Il m’a demandé de rester.
Etre spectatrice, pendant une
heure, de cette pseudo vie…
Des chansons sortant de ces bouches édentées…
Un vieil homme dansait tout
seul…
Une femme droite sur sa chaise, son petit sac serré
contre elle, pinçait des lèvres, comme pour un reproche, une autre riait et se déhanchait sur
son fauteuil roulant,
Une autre, comme une pomme
ridée, somnolait.
Mon père, toujours aussi fier,
se rengorgeait comme un paon : Elle me va bien cette chemise ?
Il a invité une charmante
vieille dame, de l’age de ma mère, à danser le tango.
Je le voyais de loin, faire
du charme à « sa belle », avec beaucoup de sourires aguicheurs, se
retenant à elle pour ne pas tomber. (Il marche désormais avec un déambulateur).
Ca m’a irrité et pourtant, je
n’en ai rien à foutre qu’il séduise qui il veut.
Je ne voulais pas qu’il me fasse témoin de ça, non à cause de ma mère, mais
parce que, encore une fois, il y avait de la jouissance à se montrer sous mon
regard.