J’aurai pu me
faire appeler Madeleine hier soir
Je ne savais
pas que je pouvais déverser autant de larmes, moi qui en verse d’habitude si
peu.
La journée
avait été pesante avec, encore une fois, de nouvelles Procédures
à mettre en oeuvre, changements
ressentis, il faut bien l’avouer, comme une critique des anciennes et des
personnes qui les avaient augurer.
Evidemment on dira, "résistance
au changement" chez moi.
"Désir de se faire valoir par des
pratiques innovantes" je répondrai.
Donc poids d’une journée de fin
de semaine...
Et surprise :
Absence inhabituelle de ma
peluche vivante, qui d’ordinaire m’attend tranquillement au fond du jardin.
Elle était là ce matin quand
j’étais partie.
J’ai fait le tour de la maison,
du jardin, des terrains autour, sans résultat.
Au fil de la soirée, la boule au
creux de l’estomac a gonflé puis s’est brisée sans sommation.
La petite voix
intérieure :
« Mais quelle conne… quelle conne…se
mettre dans état pareil pour un chat… tu en as déjà perdu d’autres… »
Impossible de me contrôler.
Levée à 4 heures et demi, la
boule s’était reformée.
Armée d’une lampe de poche, j’ai
parcouru le même territoire tout en appelant désespérément.
Ma petite chatte grise, qui en a
pourtant peur, m’accompagnait.
Dans la décharge du voisin, au
pied d’un arbre, elle s’est mise à miauler.
Un miaulement tout aussi désespéré
que mes appels a répondu du haut de l’arbre.
Je ne sais toujours pas comment
j’ai réussi à franchir le mur qui m’en séparait, grimper dans l’arbre, avec ma
lampe de poche dans la main, moi qui est pourtant le vertige.
A force d’encouragements, il s’est
prudemment glissé vers moi.
J’étais à mon tour coincé dans l’arbre,
mon Mignon dans mes bras, impossible de redescendre.
Mon homme nous a délivré.
Maintenant, après avoir mangé
comme quatre, il écrase.
Et moi, j’ai du soleil plein la
tête.