Ma soeur, suite ...

Mon père a passé la journée de dimanche à me téléphoner, angoissé parce que ma soeur G. ne veut pas répondre au téléphone.

Elle est sortie de l'hôpital depuis huit jours et est, de nouveau, dans une phase hypomane.

Il y a cinq ans, il prenait encore sa voiture et se précipitait  chez elle pour voir si elle n'avait pas « fait de bêtises »; Là, il ne conduit plus, est en position d'impuissance et aurait aimé que je m'empresse  chez elle, quitte à trouver porte close avec elle derrière qui refuse d'ouvrir.

Je me suis faite rassurante, en rappelant à mon père qu'elle utilise cet «outil» pour précisément angoisser tout le monde . Je ne voulais pas entrer dans ce jeu qu'elle organise  depuis trente ans quand elle est dans cet état.

Ce soir, elle m' agressait au téléphone,me reprochant de ne pas me soucier assez d'elle, et d'avoir une vie familiale et professionnelle que elle, elle n'a pas. Elle n'a pas ouvert ni aux auxiliaires de vie, ni à l'infirmière qui est chargée de lui donner son traitement.

Un arrêt de son  traitement ne peut que conduire à une exacerbation des symptômes...

Je crois que je vais avoir des difficultés à dormir cette nuit.

Comments

[antagonisme]

Ressemblance entre ma soeur et latienne. Cela me fait du bien de lire que ta soeur utilisele silence radio pour créer l'angoisse autour d'elle. Moi, je viens juste d'en prendre clairement conscience, même si l'idée cheminait en moi. Dieu sait que c'est stressant!

[zaza]

Merci pour vos mots !

[Takeshi]

Ne pas rentrer dans le "jeu habituel" peut donner des insomnies...pour le moins.

[Ex Nihilo]

Ne pas se sentir coupable, c'est aussi cela qui est dur quand c'est un fils, une fille, un frère, une soeur, un père, une mère, quand le même sang coule dans les veines de l'autre qui souffre, quand on aimerait prendre un peu de sa souffrance et lui transfuser un peu de notre force, et que c'est impossible, et qu'il faut donner sans rien attendre en retour sinon le pire, et qu'il faut aller vers un mur en faisant comme s'il n'existait pas, et le traverser et ramener l'autre de ce côté-ci de la vie, à bout de bras, à bout de force, à bout de souffle.
Il faut beaucoup de courage et d'amour pour en donner à ceux qui en manquent et qui vous le volent sans vergogne, juste pour survivre.
Je ne suis pas plus fort que les autres et sûrement moins courageux, mais je vous donne volontiers ces quelques mots ce soir, si cela peut vous aider à mieux dormir.

[Ségolène]

Je suis e tout mon coeur avec toi.
Mes pensées les plus sincères t'accompagnent.
je sais combien ce que tu vis est douloureux.