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discretement
20 juin 2006

VACANCES suite

Les jumelles étaient épuisées et réclamaient  inlassablement, comme savent si bien le faire les enfants fatiguées, un lit pour dormir. L’hôtel face à la gare ne fut pas compliqué à trouver. Une grande chambre toute simple avec deux grands lits ferait l’affaire.

Un léger casse croûte rapidement avalé, les deux plus jeunes visitent la chambre en riant. Des vieilles gravures décorent les murs et un crucifix est accroché au dessus du lit. Des tables de nuit très hautes en bois ciré. L’un des pieds est bloqué par un tasseau de bois.

Elles s’installe dans leur « palace » et déposent les livres qu’elles ont pensé à emporter : « les mémoires d’un âne » et « l’auberge de l’ange gardien » de la comtesse de Ségur.

Elles acceptent facilement de rester seules pendant que leur mère et Ketty font la tournée des terrasses des restaurants.

Elles ne les ont pas entendu rentrer.

Au réveil, leur mère décide de reprendre le train pour le bord de mer.

Il n’y a pas assez de touristes à Rosporden, la quête n’a pas rapporté suffisamment.

Direction douarnenez.

En descendant du train elles reconnaissent cette odeur marine du large et du port. Elles veulent voir la mer.

Elles découvrent le port et ses bateaux de pécheurs, les mouettes qui descendent en piquer pour attraper un poisson en plein vol ; Les usines de conserveries de sardines. C’est donc là que sont mis en boites ces petits poissons, si fameux étalés sur une tartine de pain beurre.

A l’heure de midi, il est temps pour les jumelles de regagner l’hôtel repéré le matin près de la gare. Ketty doit retourner chanter.

Leur mère leur a promis qu’elles reviendraient vite, avant de fermer la porte à clé.

La chambre ressemble à celle qu’elles ont quittée, le plaisir de la nouveauté en moins. Elles n’aiment pas rester enfermées.

Il n’y a rien à faire dans cette chambre. La fenêtre close donne sur une gare semblable aux autres gares.

 Pour tromper le temps, elles s’inventent des histoires :

«  On dirait qu’on est les filles d’un riche monsieur… On habiterait dans un château…Moi je serais malade…

En fin d’après midi, à cours d’imagination, l’histoire s’essouffle. Ketty et leur mère ne sont toujours pas revenues.

Finalement l’attente devient pesante et angoissante.

Elles ont faim, envie de faire pipi et ne peuvent pas sortir.

En soirée, elles sont heureusement de retour.

- « Quelles grandes sottes …Pourquoi pleurez-vous…je n’allai pas vous abandonner… »

Plus question pour maman et Ketty de ressortir. Elles ont épuisées et cependant très satisfaites de la recette.

« Vous l’auriez entendu chanter … Ketty a été très applaudie »

Après avoir y avoir mis beaucoup d’insistance les petites obtiennent la permission de les accompagner le soir.

Les rues sont pleines de touristes attablés à la terrasse des restaurants.

Les filles scrutent le contenu des assiettes qui les font saliver. Elles savent qu’elles auront le droit à une glace plus tard, en attendant elles bavent devant ces assiettes joliment décorées.

De son coté, Ketty fait la tête ; Elle n’a aucune envie de chanter encore.

 Les jumelles cachées dans un coin de la terrasse, examinent la scène.

Maman qui insiste, promet mille cadeaux, implore.

Ketty, suppliciée, s’avance en traînant les pieds.

Sa voix s’élève. Le silence se fait autour d’elle.

Puis ce sont les applaudissements.

Ketty maladroitement et le regard fixe, tend la main.

 

 

Les jours suivants se déroulent à l’identique : Concarneau, Quimper, Bénodet…Elles changent de ville, d’hôtel, de chambre, mais vivent le même enfermement dans des chambres plus ou moins sordides.

Le dernier soir, elles tendront elles aussi la main.

 

Elles n’auront rien vu de la Bretagne…

 

 

 

 

Posté par zaza_z à 06:00   - Commentaires [5]   - Rétroliens [0]  - Permalien [#]

 

Prise d'otages.

Posté par Takeshi, 18 juin 2006 à 07:08

Mais qui est l'otage de qui?

Posté par Takeshi, 18 juin 2006 à 07:09



Quelle angoisse, de se trouver dans cette chambre d'hôtel fermée à clef !!

Désemparées, nous nous sentions totalement abandonnées !

Ta présence, ma dizygote, arrivait à calmer cette oppression et ce sentiment d’étouffement !

Quel désir de fuite incontrôlable !

Expérience bien traumatisante que
" vacances improvisées"!!

Notre douleur devait cependant être bien minime par rapport à celle endurée par Ketty .........

Posté par vlad, 18 juin 2006 à 10:32


le lire m'est insupportable
quel triste ce souvenir...
avec cette question... mais pourquoi?

Posté par carl, 19 juin 2006 à 17:35

C'est dingue ce que tu écris...dingue, dingue, dingue
(je suis émue Zaza...)

Posté par Coumarine, 19 juin 2006 à 22:10

 

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Commentaires
P
Vivement le 1er juillet ma Zaza, que je puisse te serrer tendrement contre moi...
Z
je me souviens du port et de l'usine conserves de sardines pas de plage hélas !
V
Pas même le souvenir d'avoir posé les pieds sur une plage durant notre "escapade"!<br /> <br /> Et toi??
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