Mes nuits sont plus longues que vos jours
Reste calme ! Respire ! Respire !
Je suis à la veille de partir 10 petits jours en vacances.
Ma valise n'est pas prête.
J’ai installé ma mère dans un service de repos.
En faisant des recherches sur Internet, nous avons découvert qu’elle prenait pour soigner son Alzheimer un médicament responsable de beaucoup de ses symptômes : déprime, maux de ventre, nausées, vomissements. Nous avons exigé son arrêt.
Elle va mieux sur le plan physique et je devrais m’en
réjouir.
Sur le plan psychique, c’est la cata.
Elle est complètement désorientée, et ne peut plus cacher ses troubles.
Elle fait son sac en étant persuadée de partir à Paris.
Elle planque sa nourriture dans des sacs ou dans sa serviette « pour son mari qui n’a rien, à manger », les cache dans ses vêtements.
Elle ne retrouve plus sa chambre, et « colle » à sa voisine de chambre âgée de 90 ans qui elle, a toute sa tête.
La démence est de plus en plus perceptible.
Elle veut retourner chez elle.
« Combien de temps vous allez m’abandonner là » ?
Question au combien culpabilisante quand on sait que mon père a lui aussi, bien besoin de souffler.
Ma sœur entre de nouveau dans une phase maniaque : bien exaltée, elle ne dort plus, débarque chez mon père à six heures du matin, dépense tant et plus et exige « son » argent, n’est pas là quand les infirmiers passent lui donner son traitement…
Voilà, je pars quand même, en laissant ma sœur aînée gérer seule, en attendant le retour de ma sœur jumelle.
Si je fais le compte sur six jours de vacances, j’en ai déjà consacré quatre à la famille.
Je vous le dis bien fort :
« FAMILLE JE VOUS HAIS »