autre parenthèse
Je me suis jetée à l’eau…
Il y a longtemps que je n’avais pas plongé dans ce bain là.
Je n’en avais plus ni le goût ni l’énergie, ni le désir…et puis ce temps après lequel je cours toujours.
Mon neveu m’a ouvert la voie en restaurant cette cage d’escalier dont les fissures et les stigmates de toutes sortes, me rappelaient l’age de la maison et son manque d’entretien.
A la faveur du changement d’heure, pendant six jours, je me suis levée bien avant l’aube, tenue en éveil par un désir et une énergie que je ne me soupçonnais plus.
Je me suis couchée le corps brisé, courbatu, blessé…
Mais le résultat est là : La cuisine et le couloir se sont transformés en « presque comme neuf »,
Décrassés, lissés, blanchis…
J’avais oublié que, comme toutes ces femmes qui hantent les rayons de Leroy Merlin ou Castorama, j’aime bien le bricolage (premier loisir des français dit-on), j’aime surtout voir l’effet du travail fourni, l’utilité de l’acte.
Depuis trente ans que je travaille, je ne suis ainsi pas en capacité de connaître l’aboutissement, la réelle utilité des actes accomplis.
Restaurer un mur, un plafond : c’est tangible, concret, visible.
Mais « restaurer » un être humain ? Est-ce réellement possible ?
Depuis, je joue la marmotte : Je ne résiste pas au sommeil quand il vient me surprendre, délaisse mon écran pour dormir, dormir et encore dormir…
Malgré les apparences, c’est bien plus épuisant pour moi d’être payée pour « jouer », penser, écrire, écouter que d’ œuvrer de mes mains.
Me serais-je trompée dans mon orientation professionnelle ?