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discretement
1 mars 2006

Carnet

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Il y a beaucoup de morts dans le journal d'hier
Et beaucoup de misère mais partout
Beaucoup de gens qui restent indifférents
Le lendemain tout semble déjà moins grave

Je ne voudrais pas que tu vieillisses trop vite
Avant que nous ayons eu le temps de nous arrêter
Et de nous dire : nous sommes heureux
Que nous nous regardions encore une fois
Dans le miroir amoureux des sourires
Que je te trouve belle encore une fois
Je veux encore du temps pour offrir
Ton corps aux regards de passage
Gens de passage prenez cette femme
Possédez-la un jour elle ne sera plus rien
Montre-toi nue danse pour eux
Possédez-la qu'elle demeure
Et demeure l'empreinte de ses doigts dans le sol

Je sens maintenant que tout va un peu plus vite
Pourtant nous avons juste trente ans
Je m'arrête et je te regarde
Ai-je assez profité de toi ?
J'arrête le monde et je regarde
Car il est plus que temps aujourd'hui de vivre
Je cherche à écrire de plus en plus simplement
Je me préoccupe moins des rimes et des rythmes
Car il est plus que temps aujourd'hui de vivre
De repousser la porte que quelqu'un ferme sur nous inéluctablement

Dans le journal d'hier beaucoup de morts
Et puis partout beaucoup de gens indifférents
Nous sommes peu nombreux à veiller
Nous tenons la lampe allumée
Nous repoussons de toutes nos forces le sommeil
Et la lampe nous fait les yeux brillants

Nous tenons la lampe allumée
Nous ne vieillissons pas.

Jacques Bertin


Pour mon plaisir  cette chanson/poème de J Bertin que j'ai beaucoup aimé et que j'aime encore beaucoup par la force de son évocation, qui me touche aujourd'hui comme elle me touchait hier.

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Commentaires
S
Que de belles références dans ce blog !<br /> Bertin en est une à coup sûr !
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