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discretement
16 août 2006

reflexion

 

J'ai été invitée à clarifier le lien que je fais entre homosexualité féminine et inceste.

Je ne sais pas réellement pourquoi cette image est venue à moi alors que je parlais de ma fille, elle s’est comme imposée.

Imprégnée de lectures psychanalytiques peut être mal comprises, mal assimilées et sujets à controverse, j’ai fait un condensé rapide du genre :

L’homosexualité féminine n’est-elle pas l’inceste avec la mère par personne interposée ?

J’y vois, sans doute, à tors, comme une façon de dire l’impossibilité ou le refus de se séparer ; perpétuer avec un autre « presque pareil » le lien de fusion à la mère.

Ca ne peut que m’interroger sur ma propre position, sur ce que j’ai autorisé ou pas, sur ce que je lui ai inconsciemment transmis.

Je crois que ce qui me trouble le plus dans l’homosexualité c’est le refus d’aller vers le non- semblable, vers l’altérité absolue, l’autre sexe.

Le refus de s’accomplir comme femme, en particulier dans la maternité qui a été pour moi une expérience unique d’une si grande richesse.

 

S'aimer soi-même à travers un semblable, (que Freud nomme "le choix d'objet narcissique".)

Partir à la recherche d’une connaissance de soi à travers un « autre-même » qui lui dirait quelque chose de sa vérité, apparaît un peu paradoxal.

Au travers de ma propre expérience de fille et la rencontre avec des adolescentes, j’y vois la difficulté de grandir, de s'affranchir, oui, franchir le pas qui mène vers l’autre différent.

J’y vois aussi une sorte de provocation nouvelle face aux modèles parentaux traditionnels

.

 

Bon, tout ça est un peu confus, car ce n’est pas très clair dans ma tête.

Je pense être « formatée » par mes lectures. La psychanalyse on le sait ne brille guère par son ouverture et nous enferme dans son carcan théorique.

Lors de mes recherches sur Internet, j’ai découvert un article de Geneviève Delaisi De ParsevaL sur Joyce Mac Dougall : une des meilleures spécialistes actuelles semble t-il des questions d'identité sexuelle, se colletant, entre autres sujets, au défi de la compréhension de la sexualité féminine. J’ai commandé trois de ses livres, dont : « Eros au mille visages »dans l’espoir d’y comprendre quelque chose.

Elle prône l'idée que les analystes doivent avant tout assurer la survie psychique, ce qui suppose qu'ils n'aient aucune règle de "normalité" à imposer et qu'ils aient pour objectif de respecter la liberté créatrice de chacun…

Elle parle d’organisations néo-sexuelles, celles qu'elle regrette de voir désignées sous le nom de perverses et où elle se réjouit de la possibilité d'accepter la bisexualité ;

Enfin, elle élabore l’idée que cette néo organisation, l’homéo-érotisme, cette quête intime du même, serait une énergie psychique fondamentale qui mènerait, à terme, à la reconnaissance de l’altérité, puis à la rencontre avec l’autre.

Ce serait une force (au sens de la physique) sur laquelle pourrait s’appuyer le sujet pour être finalement hautement créatif.

 

J'aime très fort ma fille (trop ?), je pense qu’elle le sait, elle m’a toujours surprise, mais j'avoue que cette différence là est pour moi un très gros point d'interrogation.

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Commentaires
D
Billet passionnant. Toujours votre sincérité profonde, parvenant à s'affranchir du politiquement correct, ce qui permet de vraies interrogations, et, je le crois, un vrai dialogue. Aussi, je ne doute pas qu'il continue de s'enrichir entre votre fille et vous. <br /> Il me manque des références pour profiter pleinement du débat que vous posez, mais ce sont des questions importantes, je trouve. Il va falloir que j'approfondisse !
F
bonjour Zaza, <br /> <br /> il y a quelque chose qui me turlupine.<br /> <br /> je ne vois pas de relations entre le fait d'etre homosexuelle et de ne pas vouloir s'accomplir dans la maternité. enfin ce que je veux dire c'est que je connais des femmes qui aiment les hommes et qui pourtant n'ont pas d'enfants et n'en désirent pas.<br /> Elles n'en sont pas moins femmes pour autant, bien au contraire, elle ne sont pas mamans mais pas homosexuelles.<br /> Peut etre vas tu me répondre que j'ai mal vécu ma maternité pour te faire une réponse pareille.<br /> Elle était pourtant voulue et désirée, mais...<br /> <br /> sinon, je ne sais pas vraiment si nous transmettons beaucoup de choses à nos enfants, consciemment ou inconsciemment d'ailleurs. Pour ma part, ce qui m'importait surtout était de ne pas ériger de barrières, et c'est peut etre un tort. j'ai seulement essayé d'apprendre l'amour et la tolérance. Mais je n'ai pas l'impression d'avoir été comprise.<br /> ma fille est beaucoup plus loin que la tienne.Elle va venir en vacances bientot.<br /> Je ne sais pas ou elle vit, enfin je ne peux pas visualiser et je n'ai pas eu la chance de pouvoir l'installer et choisir les meubles et décos. peut etre nous porteras -t-elle des photos.<br /> En lisant les commentaires je me rend compte que je ne suis pas la seule a avoir des difficultés à communiquer sur tel ou tel sujet, de peur de blesser et de perdre<br /> à bientot
P
Et si l'homosexualité pouvait être due non pas à l'impossibilité de renoncer à une trop grande fusion avec la mère, mais à une absence de mère et à la recherhe de sa propre identité féminine à travers d'autres femmes, à cause de cette absence (absence ou impossibilité d'identification ou de prise de modèle, quelles qu'en soient les raisons, par rapport à la mère ou à son ou ses substituts dans l'enfance). Comment être attirée par l'altérité, le tout autre, quand on ne sait pas qui on est?<br /> Plutôt attirée par certaines femmes durant pas mal d'années, l'idée que j'ai pu inconsciemment rechercher l'inceste avec ma mère, en lisant vos mots, m'a fait horreur.<br /> J'ai eu une très mauvaise relation avec ma mère. Et une certaine attirance pour les femmes.<br /> Ma fille, dont je suis très proche, et qui est maintenant adulte, n'est visiblement pas attirée par les femmes...<br /> Comme quoi il y a les théories, mais autant de réponses que de personnes!
A
Curieux rapprochement qu'homosexualité et inceste...Que dire alors des incestes hétéro ? <br /> Freud s'est trompé au sujet de la sexualité féminine, il l'a plus ou moins reconnu à la fin de sa vie, il ne faut donc pas se laisser enfermer dans l'analyse Freudienne à ce sujet.<br /> Bien sûr, il y a projection de l'invidu sur la situation. Mais ne sommes nous pas tous un peu bisexuels à l'origine ? Nos amitiés enfantines, si exclusives, si intenses, ne sont elles pas le reflet de cette ambiguité, l'apprentissage et la maturation, dans le trouble et l'incertitude, de notre future identité en ce domaine ?
C
au sujet de la maternité... ma soeur en rejette compltement l idée, alors que je la vis passionnément, c'est tres dur pour maman, mais pour moi aussi, parce que du coup, elle reporte ttes ses attentes pour moi je crois...<br /> <br /> et à ce sujet "S'aimer soi-même à travers un semblable, (que Freud nomme "le choix d'objet narcissique".)"... oh la la je crois que j avais jamais réagi à quel point c est ainsi que je choisis mes amies et à quel point je me re aime depuis que j ai mes filles...<br /> et je me sens pas forcement mieux tout à coup...
discretement
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