reflexion
J'ai été invitée à clarifier le lien que je fais entre homosexualité féminine et inceste.
Je ne sais pas réellement pourquoi cette image est venue à moi alors que je parlais de ma fille, elle s’est comme imposée.
Imprégnée de lectures psychanalytiques peut être mal comprises, mal assimilées et sujets à controverse, j’ai fait un condensé rapide du genre :
L’homosexualité féminine n’est-elle pas l’inceste avec la mère par personne interposée ?
J’y vois, sans doute, à tors, comme une façon de dire l’impossibilité ou le refus de se séparer ; perpétuer avec un autre « presque pareil » le lien de fusion à la mère.
Ca ne peut que m’interroger sur ma propre position, sur ce que j’ai autorisé ou pas, sur ce que je lui ai inconsciemment transmis.
Je crois que ce qui me trouble le plus dans l’homosexualité c’est le refus d’aller vers le non- semblable, vers l’altérité absolue, l’autre sexe.
Le refus de s’accomplir comme femme, en particulier dans la maternité qui a été pour moi une expérience unique d’une si grande richesse.
S'aimer soi-même à travers un semblable, (que Freud nomme "le choix d'objet narcissique".)
Partir à la recherche d’une connaissance de soi à travers un « autre-même » qui lui dirait quelque chose de sa vérité, apparaît un peu paradoxal.
Au travers de ma propre expérience de fille et la rencontre avec des adolescentes, j’y vois la difficulté de grandir, de s'affranchir, oui, franchir le pas qui mène vers l’autre différent.
J’y vois aussi une sorte de provocation nouvelle face aux modèles parentaux traditionnels
.
Bon, tout ça est un peu confus, car ce n’est pas très clair dans ma tête.
Je pense être « formatée » par mes lectures. La psychanalyse on le sait ne brille guère par son ouverture et nous enferme dans son carcan théorique.
Lors de mes recherches sur Internet, j’ai découvert un article de Geneviève Delaisi De ParsevaL sur Joyce Mac Dougall : une des meilleures spécialistes actuelles semble t-il des questions d'identité sexuelle, se colletant, entre autres sujets, au défi de la compréhension de la sexualité féminine. J’ai commandé trois de ses livres, dont : « Eros au mille visages »dans l’espoir d’y comprendre quelque chose.
Elle prône l'idée que les analystes doivent avant tout assurer la survie psychique, ce qui suppose qu'ils n'aient aucune règle de "normalité" à imposer et qu'ils aient pour objectif de respecter la liberté créatrice de chacun…
Elle parle d’organisations néo-sexuelles, celles qu'elle regrette de voir désignées sous le nom de perverses et où elle se réjouit de la possibilité d'accepter la bisexualité ;
Enfin, elle élabore l’idée que cette néo organisation, l’homéo-érotisme, cette quête intime du même, serait une énergie psychique
fondamentale qui mènerait, à terme, à la reconnaissance de l’altérité, puis à
la rencontre avec l’autre.
Ce serait une force (au sens de la physique) sur laquelle pourrait s’appuyer le sujet pour être finalement hautement créatif.
J'aime très fort ma fille (trop ?), je pense qu’elle le sait, elle m’a toujours surprise, mais j'avoue que cette différence là est pour moi un très gros point d'interrogation.